24 mars 2024
Dans son récent rapport sur « les mesures exceptionnelles de lutte contre la hausse des prix de l’énergie », la Cour des comptes confirme ce que nous ne cessons de répéter depuis des années : la collectivité (usagers de l’électricité et contribuable) a très largement surpayé son électricité au profit des énergéticiens (producteurs et très nombreux intermédiaires). Pour la seule année 2023, les profits de ces derniers dépassent 42 Md€, soit un montant supérieur au coût de production. Les usagers ont payé plus de 2 fois le coût de l’électricité et malgré cela, le contribuable a dû financer à hauteur de 14.8 Md€ net, d’après la Cour des comptes.
A titre de comparaison, ces 42 Md€ équivalent à 60 fois la baisse imposée au budget de l’Education Nationale, qui se traduira par 11 000 postes en moins dans un secteur déjà sinistré et pourtant si essentiel. A cela s’ajoutent les énormes profits des énergéticiens en 2021 et 2022.
Pourtant, rien n’a été mis en place à ce jour pour que cette fuite d’argent public ne cesse. Au contraire, la réforme européenne des marchés ainsi que le mécanisme post-ARENH sur la régulation du nucléaire approfondissent le marché.
Et la perspective d’un retour à un service public de l’électricité basé sur une propriété publique des moyens de productions, un exploitant public intégré aux mécanismes d’échange européens et des tarifs réglementés pour tous les usagers reste systématiquement ignorée. Elle est pourtant simple, efficace, juste, robuste, facile à mettre en œuvre. Elle ne remet pas en cause le système électrique européen. Son seul défaut : mettre un terme aux superprofits des producteurs et au « business » inutile et coûteux des très nombreux intermédiaires financiers (fournisseurs, courtiers, traders, agrégateurs, responsables d’équilibres, consultants, juristes …). Cette année, elle aurait permis d’économiser ces 42 Md€.
PJ : Proposition Electricité publique – 4 pages