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Hausse des tarifs de l’electricite : quelle réponse à long terme

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L’annonce par Pierre Gadonneix d’une volonté d’augmenter les prix de l’électricité de 20% en 3 ans a déclenché l’ire du Gouvernement, et serait l’un des déclencheur de sa disgrâce subite. Peut-être même serait-elle responsable du malaise présidentiel ?

Depuis, la hausse a été limitée à 1,9%, mais pour combien de temps ?

 

Pourtant, cette annonce de hausse n’avait rien que de très naturelle, hélas, si l’on s’en tient à la logique libérale portée par notre cher Gouvernement et par la Commission Européenne.

Le sombre bilan de M.Gadonneix

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Le PDG d’EDF, Pierre Gadonneix, qui vient d’annoncer les résultats du premier semestre, n’a pas de quoi pavaner. Au terme de son mandat, son bilan est bien sombre :

  • un groupe fragilisé financièrement par une folie expansionniste qui a conduit à des achats hasardeux et fort coûteux à l’étranger,
  • une augmentation sensible des temps moyens de coupures par usager, liées au baisses d’effectifs, au non renouvellement du matériel, à la fermeture d’agences, au mauvais entretien du réseau …
  • une dégradation du service, avec la multiplication des interlocuteurs, le développement de services payants, la disparition des points de contact avec les usagers …
  • une désorganisation de l’entreprise,
  • une détérioration sans précédent du climat social dans l’entreprise, qui s’est traduite par la plus longue grève de son histoire.

jugement du Conseil d’Etat : un directeur d’une société anonyme libre de définir les modalités de grève de ses employés ?

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La décision que vient de rendre le Conseil d’Etat, donnant raison à EDF dans les réquisitions de personnel des centrales nucléaires, est contradictoire par plusieurs aspects :

– Elle donne tout pouvoir aux « organes de direction » d’EDF, pour « [déterminer] les limitations affectées à l’exercice du droit de grève». Pourtant, ces organes de direction ont pour objectif principal – pour ne pas dire unique – comme ils se plaisent eux-mêmes à le répéter à leurs salariés et actionnaires, de maximiser leur marge : leur intérêt est donc d’interdire purement et simplement le droit de grève ! Et le juge leur laisse la porte ouverte à tous les abus, sans aucun contrôle d’une tierce partie ! Ils se retrouvent ainsi juge et partie.

– Elle confère à EDF SA un rôle de responsable d’équilibre qui, normalement, est assumé par RTE ;

– Elle contredit un jugement rendu par le Tribunal Administratif de Lyon, saisi par la CFDT, qui déclare les réquisitions illégales ;

– Quant au Tribunal Administratif de Paris, saisi dès le 25 juin par SUD Energie, il s’est déclaré incompétent sans même accorder une audience sur la même requête que celle faite auprès du Tribunal Administratif de Lyon, à deux reprises, après avoir pris à chaque fois 3 jours de réflexion.

Hausse des tarifs EDF : pourquoi les usagers financeraient-ils la mégalomanie d’EDF ?

EDF demande une hausse de 20% des tarifs d’électricité sur 3 ou 4 ans, pour réduire son endettement, sans apporter aucune transparence sur les calculs conduisant à cette demande. C’est une nouvelle preuve que la libéralisation fait monter les prix.  

Cette augmentation financerait non pas les investissements, comme le prétend la Direction d’EDF, mais bien les achats tous azimuts faits à l’étranger pour quelques 20 milliards d’euros, sans aucun lien avec la mission de service public d’EDF.

Réquisitions : la Direction instrumentalise la question de la sécurité

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Face à un conflit qu’elle refuse de traiter, EDF s’est arrogée le pouvoir de remettre en cause le droit de grève de ses salariés en réquisitionnant les grévistes de 5 tranches nucléaires, au motif d’un éventuel risque de déséquilibre sur le réseau provoquant des délestages (coupures) à la fin juillet.

 

EDF essaie par ailleurs de faire graver dans le marbre ce recul du droit de grève par une assignation en référé des fédérations syndicales le 26 mai prochain.