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La décision que vient de rendre le Conseil d’Etat, donnant raison à EDF dans les réquisitions de personnel des centrales nucléaires, est contradictoire par plusieurs aspects :
– Elle donne tout pouvoir aux « organes de direction » d’EDF, pour « [déterminer] les limitations affectées à l’exercice du droit de grève». Pourtant, ces organes de direction ont pour objectif principal – pour ne pas dire unique – comme ils se plaisent eux-mêmes à le répéter à leurs salariés et actionnaires, de maximiser leur marge : leur intérêt est donc d’interdire purement et simplement le droit de grève ! Et le juge leur laisse la porte ouverte à tous les abus, sans aucun contrôle d’une tierce partie ! Ils se retrouvent ainsi juge et partie.
– Elle confère à EDF SA un rôle de responsable d’équilibre qui, normalement, est assumé par RTE ;
– Elle contredit un jugement rendu par le Tribunal Administratif de Lyon, saisi par la CFDT, qui déclare les réquisitions illégales ;
– Quant au Tribunal Administratif de Paris, saisi dès le 25 juin par SUD Energie, il s’est déclaré incompétent sans même accorder une audience sur la même requête que celle faite auprès du Tribunal Administratif de Lyon, à deux reprises, après avoir pris à chaque fois 3 jours de réflexion.