Face à l’envolée incontrôlée des prix de l’électricité, la stratégie perdante du gouvernement Macron
Face à l’envolée incontrôlée des prix de l’énergie et en particulier de l’électricité qui se répercute sur l’ensemble de l’économie, la stratégie de la rustine que continue à mettre en œuvre le gouvernement Français comme l’Union européenne n’a aucune chance de nous sortir de l’impasse. La tribune parue hier dans le Monde donne notre analyse de cette stratégie perdante ainsi qu’une interview sur la chaîne Le Média.
Pour la France, le gouvernement a annoncé mercredi les principales mesures sur l’électricité pour fin 2022 et 2023 :
- Bouclier tarifaire permettant de limiter à 15% les hausses de prix de l’électricité (id pour le gaz) en 2023, pour les consommateurs éligibles au tarif réglementé.
- Chèque énergie ciblé sur les 40% de français les moins riches
- Mécanismes d’aide ciblée pour les PME sous certaines conditions (facture d’énergie représentant au moins 3% du CA et doublement de facture par rapport à l’an dernier)
Les mesures prises en février 2022 ont été d’une complexité invraisemblable (par exemple le supplément d’ARENH), avec des effets pervers, coûteuses pour les contribuables et ont surtout laissé beaucoup d’usagers de côté, ménages, entreprises, communes dont les factures ont explosé. Le gouvernement cherche à boucher ces « trous dans la raquette » en étendant des dispositifs (ex : extension du tarif réglementé aux plus petites collectivités, aides étendues aux HLM), mais toujours dans l’urgence, avec un temps de retard et par des mécanismes n’offrant aucune visibilité ni aucune garantie de couvrir tout le monde. Par exemple, Bruno Le Maire reconnait que pour les entreprises fortement consommatrices d’énergie, l’aide prévue est « beaucoup trop complexe, ne marche pas » (extrait de son audition parlementaire).
L’improvisation continue et la seule solution pérenne et maîtrisable – l’abandon d’un prix de marché ultravolatil au profit d’une grille tarifaire basée sur les coûts de production – est écartée d’office sur la base d’un mensonge récurrent : sortir du marché reviendrait à se passer de la solidarité européenne et des échanges transfrontalier. Ce mensonge a encore été répété par la ministre de l’Énergie, Agnès Panier-Runacher, lors de son audition devant le parlement mardi et malgré des questions insistantes des députés, JB Lévy, tout comme Bruno Le Maire, ont refusé obstinément de démentir ce propos.