Air France : où est la violence ?
L’affaire d’Air France a révélé sous un jour particulièrement crû le fossé abyssal
qui sépare une oligarchie dirigeante du reste de la population
Manifestement, ils ne vivent pas dans le même monde que nous, ils se considèrent d’une autre espèce, soumise à d’autres lois !
Ainsi, cette oligarchie composée de grands dirigeants d’entreprises, de dirigeants politiques et des médias à leur service, ne veut pas voir la violence sociale subie par ce « reste de la population ». Peut-elle ne peut-ellemême pas les voir, à l’abri dans son autre monde. Pourtant, cette violence sociale n’a rien d’abstrait. Ce n’est pas parce qu’elle ne s’étale pas en « une » des journaux télévisés qu’elle est moins réelle. Certes, la violence ne s’exerce pas de la même façon, un dirigeant d’entreprise n’a pas besoin d’approcher ses salariés pour leur enlever leur chemise, il lui suffit d’appliquer une décision brutale. Le coup ne porte pas moins pour autant, les exemples récents des Contis et de La Poste sont là pour nous le rappeler.
Dans un contexte de chômage de masse, où les chances de retrouver un emploi au-delà d’un certain âge sont faibles voire inexistantes, le licenciement est vécu très durement. A choisir entre une chemise déchirée et un emploi perdu, combien d’entre nous opteraient pour l’emploi perdu ? Pourtant, le chef du Gouvernement, M. Valls, n’a pas eu un mot pour cette violence sociale alors qu’il a condamné avec une très grande dureté les « violences » des salariés, qu’il a qualifiées d’« œuvre de voyous » allant jusqu’à inciter la Justice à les punir durement en appelant à des « sanctions lourdes ».
Pourquoi donc cette violence sociale est-elle tue par ceux qui sont censés nous représenter et par leurs relais médiatiques ? Soit ils ne veulent pas – ou sont incapables – de la voir ; soit ils considèrent que la violence envers des salariés n’est pas comparable à celle envers des dirigeants, puisque les premiers appartiennent à une autre espèce, sortes de sous-hommes dont le sort ne compte pas à leurs yeux.
Nos dirigeants, censés être garants de la loi, n’ont que faire de certains droits pourtant inscrits dans la Constitution, puisqu’ils ne concernent pas leur monde, voire même nuisent à leurs intérêts. …. lire la suite
Sans réaction de la « multitude de l’autre monde », rien n’arrêtera le rouleau compresseur !
- Il faut changer de paradigme, sortir de cette folie de la concurrence frontale entre salariés comme unique horizon, faire admettre que le marché n’est pas adapté à tous les secteurs.
- Il faut répéter que des systèmes réglementaires doivent protéger nos modèles sociaux contre un dumping social, fiscal et environnemental de pays moins protecteurs.
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Il faut rappeler que les « acquis sociaux » sont des biens de civilisation qu’il convient de protéger et d’étendre et non de réduire.
Il faut dire et redire que la course à la réduction des coûts ne conduit qu’au chômage de masse et à la précarité, et à la destruction de l’environnement.
Les représentants des salariés d’Air France appellent à une nouvelle journée de mobilisation le 19 novembre 2015
Communiqué de presse intersyndical Air France du 28 octobre 2015